Source:
http://www.rfi.fr/
RICHARD LABEVIERE - 31/10/2001
Ben Laden a reçu un agent de la CIA à Dubaï
Selon les informations recueillies par RFI, Oussama Ben Laden a rencontré
un agent américain alors qu’il était traité en juillet dans un hôpital de
Dubaï. Information démentie par ce dernier.
Le milliardaire d’origine saoudienne Oussama Ben Laden a séjourné à
l'Hôpital américain de Dubaï entre le 4 et le 14 juillet dernier, soit deux
mois avant les attentats du 11 septembre, selon des informations recueillies
dans l’émirat, confirmées par des sources proches de services de renseignement
européens.
Accompagné de son médecin personnel égyptien, de quatre gardes du corps, et
d'un infirmier algérien, Ben Laden a été admis dans une suite VIP du
département d'urologie. L'hôpital américain de Dubaï est réputé pour ses
traitements des calculs rénaux et de l'infertilité masculine. Ben Laden souffre
d'une infection rénale qui se propage au foie, infection nécessitant des soins
spécialisés.
Outre des membres de sa famille, des personnalités saoudiennes et émiriennes,
Oussama Ben Laden a reçu - le 12 juillet 2001 - la visite du représentant local
de la CIA. En poste à Dubaï depuis plusieurs années, ce dernier a regagné
définitivement les États-Unis le 15 juillet dernier.
Cet événement capital s'inscrit dans le cadre d'une guerre des polices ouverte
entre la CIA et le FBI lors des enquêtes menées sur les attentats
anti-américains de Nairobi et Dar es-Salaam d'août 1998. Cette rencontre
secrète entre Oussama Ben Laden et la CIA en juillet dernier confirme que la
centrale américaine, qui a formé Ben Laden à Istanbul dès 1979, n'a jamais
réellement rompu avec son «honorable correspondant».
Des relations ininterrompues depuis 1979
La CIA a commencé à «traiter» −comme disent les
spécialistes− c'est-à-dire a commencé à travailler avec Oussama Ben Laden
dès 1979.
A cet époque, le jeune Oussama a 23 ans. Ingénieur, il représente en Turquie
l'entreprise familiale Bin Laden Group – l’une des plus grosse entreprise de
BTP du Moyen-Orient. Et c'est depuis Istanbul, avec l'aide de la CIA, qu'il
commence a organiser des collectes de fonds pour la guerre sainte d'Afghanistan
contre l'armée soviétique.
Avec l'aide de la CIA il monte aussi une filière d'accueil et de recrutement
des volontaires −sorte de Brigades internationale de la résistance
afghane− filière qui drainera quelques 12 000 hommes en provenance
d'Algérie, d'Égypte, du Yémen de Somalie ou des Philippines. C'est ce qu'on
appelle aujourd'hui les «Afghans arabes». Ce sont eux qui constituent
aujourd'hui les kataëb (phalanges), les groupes armés de l'organisation
de Ben Laden, al-Qaïda.
On pourrait penser qu'après le retrait d'Afghanistan de l'Armée rouge, après la
fin de la guerre froide, cette relation CIA-Ben Laden cesse... En fait, la
relation s'est poursuivie, notamment après 1994, date à laquelle Ben Laden a
été officiellement déchu de sa nationalité saoudienne.
Enfin, il faut ajouter que cette relation a toujours transité - si l'on peut
dire - par l'intermédiaire du prince Turki, le chef tout-puissant des services
secrets saoudiens. Ce dernier a été démis de ses fonctions le 31 août dernier,
soit dix jours avant les attentats. On ouvre ici la boite de Pandore saoudienne
et le coffre des intérêts pétroliers américains.
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