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La pierre d’achoppement
Comment La Passion du Christ peut aider à apporter la paix au Moyen-Orient

par Israël Adam Shamir

07.03.2004

Dans Le Retour du Roi, film couvert d’Oscars, tiré de la saga de Tolkien, il y a un moment particulièrement touchant et vivifiant : alors que le sort de la bataille semble tranché, tandis que la horde des Saurons se déverse à travers les portes enfoncées de la forteresse de Gondor, des sons de trompe annoncent l’arrivée de la relève. Rohan arrive, et les Orks, qui s’adonnaient déjà au pillage, tentent de s’échapper de la Cité, dans la débandade.

C’est le même genre de renfort qui est venu à la rescousse du peuple assiégé du Moyen-Orient, sous la forme inattendue d’un film. La création inspirée de Mel Gibson est venue briser une alliance dangereuse et immorale entre les chrétiens américains dévots et leurs gardiens de moutons juifs. Mel Gibson et son film La Passion du Christ ont sans doute fait avancer la cause de la paix et de la justice en Palestine, plus que nous aurions pu l’imaginer. Incidemment, il a réussi à saper la plus dangereuse des hérésies de toute la longue histoire du christianisme : l’infatuation des évangélistes de droite pour les juifs et le sionisme. Aujourd’hui, le temps est venu de reconnaître cette victoire. Et d’en savourer les fruits.

L’establishment juif et ses serviteurs zélés ont mis en œuvre une dangereuse politique d’encouragement du choc des civilisations, politique incarnée dans la guerre idéologique et militaire (en ce qui concerne les Etats-Unis), contre le Tiers Monde. A cette fin, ils ont fait la promotion du concept d’on ne sait trop quelle civilisation «judéo-chrétienne» en guerre avec les musulmans, avec les Russes «rouges-bruns», avec les Français et avec les sociétés et les forces traditionnelles un peu partout dans le monde. Mel Gibson et son film – si puissant – ont ouvert le deuxième front de cette gigantesque affrontement, à l’intérieur même de la base arrière de la puissance ennemie – aux Etats-Unis – en dénonçant le mensonge fondateur du mythe judéo-chrétien.

Comme l’avait prophétisé saint Paul, pour la prépondérance juive, le Christ s’est avéré représenter la «pierre d’achoppement». Les dirigeants juifs, s’étant rendus maîtres des Etats-Unis, pensaient qu’ils pouvaient sans problème continuer à mener cette guerre ailleurs. Leur seconde cible, c’était l’Islam. Leur champ de bataille, le Moyen-Orient. Et leur trophée, le plus saint des lieux saints de l’Islam, à Jérusalem : la Coupole du Rocher, où une inscription des Califes Omeyyades proclame, en lettres d’or : «Béni soit Jésus Christ ! Béni soit le jour de sa naissance ! Et béni soit le jour de sa résurrection !»

Ainsi, les sionistes avaient conclu alliance avec les conservateurs chrétiens, bien mal inspirés, et les troupes américaines s’étaient emparées de l’Irak et de l’Afghanistan, tout en soutenant l’offensive israélienne contre les Palestiniens, habitants indigènes de la Terre sainte. C’est alors que vint Mel Gibson, et que leur alliance s’écroula. Ainsi, le Christ fut bel et bien notre arme secrète contre la prise de contrôle sioniste. Je le sentais, depuis longtemps. Depuis qu’à Pâques 2001, j’ai fait référence à la Passion du Christ en évoquant les souffrances des Palestiniens, ce qui me valut de me faire mettre au congélateur par les groupes pacifistes juifs consensuels. Donc : élevons bien haut la bannière du Christ ; c’est elle qui cause la zizanie parmi nos adversaires.

Le professeur Patrick McNally a écrit que les judéo-nazis réitéraient les erreurs des nazis allemands ; comme eux, ils se sont déployés démesurément, en ouvrant leur second front. Ils n’ont pas pu s’en empêcher : ils ont attaqué Gibson et les chrétiens américains, en dépit du fait qu’ils ne pouvaient absolument pas se passer d’eux dans leur tentative de s’emparer de l’ensemble du Moyen-Orient.

Sidney Blumenthal, un juif américain sioniste et ex-conseiller du président Clinton, a écrit dans le quotidien britannique The Guardian : «Les néocons et les théocons (les chrétiens conservateurs) étaient alliés, pour diverses raisons : les néocons, pour la politique étrangère (lire : le soutien à Israël), et les théocons, en raison de leur révolte fondamentaliste permanente contre la modernité (lire : le néolibéralisme). Et voilà que ce Mel Gibson vient asperger d’essence le feu qui couvait, et faire exploser les contradictions culturelles inhérentes au conservatisme américain.» [1] Cela a effrayé les juifs, conclut Blumenthal. La conclusion s’impose d’elle-même : Bush doit dégager…

En Israël, on a compris tout cela très tôt. Gershom Gorenberg a écrit, dans le Jerusalem Report [2] :

«Le 'conflit de civilisations' de l’après-onze septembre passe, le plus souvent, pour une donnée de fait… Il est supposé opposer le monde 'judéo-chrétien' aux musulmans. Cette vue de l’esprit, à laquelle sont venus s’adjoindre les effets de l’Intifada, ont nourri une alliance étroite entre la droite israélienne, certains dirigeants juifs américains et des chrétiens conservateurs. La Passion [de Mel Gibson] devrait dégriser tout ce petit monde. En attaquant le film La Passion, des groupes juifs tels l’Anti-Defamation League (ADL) ont grandement contribué à en faire la publicité. Je ne pense pas qu’ils aient eu mieux à faire. Ignorer un film dans lequel Ponce Pilate ne ferait pas de mal à une mouche et où les juifs réclament le sang de Jésus, cela revient à plaider 'sans témoins à charge' au procès de la plus ancienne calomnie de l’Occident. Mais l’affaire de La Passion souligne l’absurdité de cette idylle entre groupes juifs (dont l’ADL) et la droite chrétienne.»

Gershom Gorenberg a raison. Cette alliance entre les conservateurs américains adorateurs du Christ et les dirigeants juifs abhorrant le Christ était absurde, dès le départ. Aux Etats-Unis, comme ailleurs, les chrétiens appartiennent à la foi, traditionnelle et embrassant toute l’humanité, de l’amour des pauvres et des opprimés. L’establishment juif souscrit à la seule foi qui vaille, à son sens : la foi bonne pour les riches et le puissant peuple élu, qu’il s’agisse de juifs ou des adorateurs athées de Mammon. Leur alliance fut une bizarrerie de l’Histoire. Cette aberration a bien failli précipiter l’humanité dans l’abîme.

Comme par une dernière touche étrange apportée au tableau de cette alliance, le 5 mars 2004, Pat Robertson, connu pour sa haine des Arabes, en a appelé aux chrétiens américains, sur son réseau télévisé à l’intitulé blasphématoire «Christian Broadcasting Network» [CBN], à se joindre aux juifs, cette année, pour célébrer les fêtes de Pourim. Ceux qui répondront à cet appel feront la fête avec des centaines de disciples et d’admirateurs d’un juif fondamentaliste américain, Baruch Goldstein, qui assassina des dizaines de fidèles, à Hébron, la ville d’Abraham, le jour de Pourim, en 1994. Sa tombe se trouve à Kiriyat Arba : c’est là que de nombreux juifs israéliens viendront fêter Pourim, indique Kol Hair, un hebdomadaire israélien, publié à Jérusalem le 5 mars 2004. C’est là sans doute la dernière des fêtes qu’un véritable chrétien pourrait aller célébrer avec des juifs. Avec cet appel, Robertson a avoué très simplement sa profonde aversion pour les chrétiens. Son inimitié ne va pas qu’aux seuls musulmans : Robertson a également attaqué la Russie, accusant cette nation chrétienne de comploter afin de «gazer les juifs, y compris les enfants» - ce qui est une horrible diffamation sanglante contre un pays doté d’un premier ministre juif. Mais le soutien que Robertson apporte aux atrocités des sionistes en Palestine suffira à ceux qui auront vu le film de Mel Gibson pour le rejeter, lui et ses prêches de haine.

Dieu le sait, il existe d’autres forces chrétiennes, et l’accueil enthousiaste fait au film de Gibson prouve qu’elles représentent la vraie majorité. Le révérend Charles Carlson, du site internet http://www.whtt.org [l’acronyme whtt signifie : «We Hold These Truths» - Nous sommes les dépositaires de ces vérités, NdT] a mis sur pied un projet intitulé «Project Straight Gate» [Portail Direct], qui dénonce la guerre en Irak et en Palestine. Au cours d’une manifestation «pro-life» [c’est-à-dire de gens qui dénoncent les avortements, NdT], les militants de ce projet ont appelé leurs concitoyens américains à se soucier tout autant des vies des enfants irakiens et palestiniens que de celles des enfants à naître aux Etats-Unis. Sur leurs pancartes, on pouvait lire : «Nous avons du sang innocent sur nos mains : en Irak et à Gaza», et «Choisissez la paix et non la guerre». Ils ont exhorté leurs «frères croyant au Christ à s’opposer au massacre permanent au Moyen-Orient. Les Américains font désormais partie des victimes de la guerre, pratiquement de manière quotidienne. Mais même quand aucun des 'nôtres' n’est tué, on en fait des assassins et des occupants brutaux, ce qui ne saurait représenter ce que la plupart des chrétiens peuvent désirer, comme avenir, pour leurs propres enfants.» [3]

II

Le film de Gibson est l’expression des prémisses de la Seconde Venue. Il apporte un éveil supplémentaire à l’intérieur des cœurs chrétiens en cette période de Carême. Il restaure la tradition, presque entièrement tombée dans l’oubli, des représentations traditionnelles de la Passion. Non seulement Abe Foxman, de l’ADL, et Mervin Hier, du Centre Wiesenthal, ont avoué leur hostilité envers le Christ, mais le crypto-sioniste Michael Lerner, de la revue Tikkun, a envoyé ses disciples distribuer des tracts antichrétiens devant les cinémas qui passent ce film. Lerner a commencé pacifiste, mais il n’a pas tardé à révéler sa véritable identité de cheval de Troie sioniste, au beau milieu du camp de la paix.

De l’autre côté, Mark Bruzonsky, de l’association MER, un vieil ami de la Palestine, a condamné les tentatives déployées par l’establishment juif afin «de crucifier sans relâche Mel Gibson, au seul motif qu’il s’est efforcé de raconter l’histoire comme il la connaît, ou plutôt comme il la croit, ce qui, à leurs yeux, est censé incarner une sorte de blasphème intellectuel et politique. Bien au contraire : il faut remercier Gibson d’avoir tenu bon, d’avoir fait son film, d’avoir raconté son  histoire, et de nous avoir, tous, amenés à méditer, à réfléchir, à ressentir… Tous : que l’on soit juif, chrétien, musulman, bouddhiste, athée… ou, tout simplement, humain.» Gilad Atzmon, notre ami, a publié un essai très puissant en soutien à Gibson, tandis que le courageux Jeff Blankfort, depuis la Californie, a écrit que toute ces histoires, autour de ce film, ne font que confirmer la réalité du contrôle juif sur Hollywood.

Et, de fait, le film de Mel Gibson a révélé les intentions antichrétiennes de la communauté juive américaine organisée. Le New York Times a écrit que «les PDG des studios les plus importants (les 'majors') ont déclaré qu’ils éviteront à l’avenir de travailler avec M. Gibson, pour avoir 'commis' sa Passion du Christ.» L’un d’entre eux a expliqué : «Ce que je déclare a vraiment peu d’importance. Ce qui compte, c’est ce que je vais faire. Car je vais faire une chose : je ne le recruterai jamais. Jamais je ne soutiendrai un quelconque projet auquel il prendrait part.» [4]

Etant donné qu’ils dirigent Hollywood, il n’est nullement étonnant que l’Amérique produise des films antichrétiens dégoulinants de haine pour les pauvres et les opprimés, pour les peuples non-élus, qu’il s’agisse des Peaux-Rouges américains ou des Arabes, des Russes ou des Latino-Américains. Les journaux américains, eux aussi, ont accordé une très large couverture aux positions hostiles de certains juifs au sujet de La Passion, démontrant leur incroyable parti pris, au cas où nous aurions eu besoin de cette énième preuve, nous qui sommes des amis de la Palestine !…

Leur peur et leur répugnance montrent bien que ce film peut changer l’Amérique et que, par tant, il peut changer le monde. [En le voyant,] les chrétiens américains peuvent prendre conscience qu’il y a un besoin – urgent – de libérer leurs médias des serres mortelles des ennemis du Christ. Ils peuvent harmoniser leur politique avec le Christ, partager leurs biens terrestres avec les nécessiteux, faire rentrer leurs fils des champs de bataille d'outre-mer, reconvertir leurs puissantes industries d’armement en fabricants de charrues, afin de nourrir ceux qui ont faim, rejeter Mammon, promouvoir la spiritualité et devenir les bons voisins de toutes les nations qui peuplent notre Terre.

Qu’ils se souviennent de ceci : la Passion du Christ n’est pas seulement un événement vieux de deux mille ans. La Passion, aujourd’hui, au moment où j’écris ceci, ce sont ces fonds et ces armes envoyés par les Etats-Unis [à Israël] afin d’aider les juifs à crucifier la Palestine. Ils assiègent la ville de la Nativité, Bethléem, et ils fomentent la destruction du Dôme du Rocher avec ses calligraphies bénissant le Christ. Les horreurs de la Passion, représentées dans son film par Mel Gibson, c’est quotidiennement qu’elles sont infligées aux Palestiniens prisonniers. Ils se font tuer par centaines, ils sont torturés par milliers, ils sont affamés par millions. Ceux qui soutiennent cette persécution (ou «se contentent» de l’ignorer) ne pourront jamais faire disparaître de leurs mains le sang répandu de ces Palestiniens.

Les mois à venir montreront rapidement si les chrétiens conservateurs américains ont un quelconque souci pour le Christ, s’ils représentent un pouvoir aussi indépendant qu’ils l’affirment, ou bien s’ils sont seulement une couverture destinée à fournir un alibi pour des politiques juives, et si le seul changement politique possible, aux Etats-Unis, est le choix entre un Bush pro-Likoud et un Kerry pro-travaillistes.

Il est grand temps, pour les Américains, de recouvrer leur indépendance perdue.

Mais, pour cela, un miracle est nécessaire.

 

 

[1] : Guardian, 04.03.2004

[2] : Fundamentalism On Film, Jerusalem Report (Israël), 08.03.2004

[3] : http://www.whtt.org/whtt.shtml?articles/RighLifeSponshtmFnl.htm

[4] : New Film May Harm Gibson’s Career [Son dernier film pourrait avoir des conséquences négatives pour la carrière de Gibson], by Sharon Waxman. New York Times, 26.02.2004